Malgré 10 ans de législation en faveur du libre choix de l’assurance emprunteur, ce marché reste toujours monopolisé par les banques qui récoltent près de 88 % des primes annuelles. Pourtant, les rapports officiels font état d’une « concurrence en marche » et d’une « baisse des prix générale », ce que réfutent les acteurs alternatifs.
Afin de faire enfin entendre leur voix, les acteurs alternatifs ont donc décidé de s’unir en créant l’Apcade dont l’objectif est de promouvoir la transparence des prix et la liberté de choix des consommateurs en matière d’assurance emprunteur.
Le marché de l’assurance emprunteur reste aux mains des banques
Alerté par les acteurs alternatifs qui se heurtent à de nombreuses pratiques anti-concurrentielles et mesures dilatoires des banques pour conserver l’assurance de prêt adossée au crédit, le gouvernement a demandé un rapport au CCSF l’an dernier. Ce rapport, dévoilé le 11 novembre 2020, conclu à une concurrence en marche et à une baisse des tarifs au profit des consommateurs.
Mais le rapport du CCSF est trompeur : si 25 % des contrats d’assurance de prêt ne sont pas des contrats bancaires standard, la moitié d’entre eux sont des contrats bancaires défensifs… La part de marché des assureurs alternatifs n’a pas évoluée depuis 10 ans et stagne autour de 12 % ! L’ouverture du marché n’est pas réellement en marche et la concurrence reste précaire… Qu’adviendrait-il de cette concurrence et des prix des assurances emprunteurs si les assureurs alternatifs étaient exclus du marché ?
Les tarifs des assurances emprunteurs de plus en plus flous
En outre, le rapport du CCSF fait également état d’une baisse des prix générale des assurances emprunteurs mais « cette analyse porte uniquement sur des contrats alternatifs externes1 » (soit 12,5 % du marché), les banques s’étant contentées de confirmer une baisse de leurs tarifs sans apporter de preuve. S’il est vrai que les tarifs de l’assurance emprunteur ont globalement baissé sur la durée totale des crédits, c’est bien sous l’impulsion des assureurs alternatifs qui ont révisé leurs tarifs à la baisse plusieurs fois au cours des dernières années.
En parallèle, lorsque l’on regarde les tarifs bancaires sur la durée réelle de détention des crédits (8 ans en moyenne), ils ont augmenté de façon notable. En effet, de nombreuses banques ont revu leurs tarifs en condensant au maximum les primes sur les premières années du crédit. Ces nouvelles méthodes de calcul leur permettent de récupérer un maximum de cotisations en début de prêt et d’éviter une perte trop importante si l’emprunteur décide de changer son assurance…
Enfin, de plus en plus de banques excluent une part importante du coût de l’assurance emprunteur du TAEG (Taux Annuel Effectif Global) du crédit, rendant la comparaison entre les offres quasi impossible…
L’ambition de l’Apcade pour l’assurance emprunteur
L’ambition de l’Apcade est de « promouvoir la transparence des prix et la liberté de choix des consommateurs en matière d’assurance emprunteur ». L’APCADE souhaite même aller plus loin sur ce sujet et portera des propositions fortes au gouvernement, visant à faire baisser le coût de l’accès à la propriété.
L 'Association pour la Promotion de la Concurrence en Assurance Des Emprunteurs, ou Apcade, regroupe actuellement 8 membres dont fait partie le groupe Aéma, issu de l'association entre la Macif et le groupe Aésio. SECURIMUT leur apporte son savoir-faire opérationnel et son expérience terrain, notamment sur la substitution d’assurance de prêt. À eux huit, les membres de l’Apcade assurent plus de 30 millions de Français.
Se voulant un interlocuteur privilégié des pouvoirs publics, l’APCADE est ouverte à tous les acteurs et partenaires qui partagent l’objectif d’une meilleure transparence et concurrence dans le domaine de l’assurance emprunteur.
Télécharger le communiqué de presse de l'APCADE
1. Source : Rapport du CCSF p. 24 « Notons que cette analyse porte uniquement sur des contrats alternatifs externes, les informations transmises concernant les contrats alternatifs bancaires n’étant pas suffisamment représentatives, elles n’ont pas été reprises dans cette partie de l’étude. »